L’un des enseignements majeurs des JO de Tokyo, c’est que notre sport, et en premier lieu le compartiment élite, a besoin d’une réforme urgente. Ce qu’on a vu lors de ces JO et même bien avant impose la nécessité de mettre beaucoup d’ordre et d’organisation dans le sport tunisien. Nos athlètes ne peuvent plus endurer ce système mal conçu et ces zones d’ombre qui existent entre les institutions du sport.
Le ministère des Sports a besoin d’une pleine refonte et de gens qui savent servir et «commercialiser» le produit sport. Non seulement le ministère des Sports, mais ce Cnot qui n’est qu’un lieu où des présidents de fédérations cumulent d’autres fonctions et enrichissent leurs CV, sans apporter quoi que soit. Le Cnot est devenu une instance figée, bureaucratique, sans poids, ni aide précieuse aux sportifs en dépit de sa bonne volonté. Pour les fédérations sportives et on le dit pour la énième fois : tant qu’elles sont entre les mains de présidents affamés de pouvoir et de notoriété, qui refusent toute participation et tout droit de regard dans leurs décisions, on n’avancera pas du tout. L’une des raisons de ces éliminations en cascade lors des JO est la préparation bâclée et légère, sans oublier les conflits entre ces institutions du sport. Les athlètes l’ont payé cher et vont encore le payer s’il n’y a pas de changement. Ceux qui se trouvent à l’extérieur et qui ne suivent que le terrain peuvent se leurrer, ou croire qu’il y a seulement des petits problèmes à résoudre. Mais en fait, c’est peu par rapport à la réalité : ce sport est très mal géré. L’explication est si longue, mais retenons quand même quatre petits points : l’éclatement de l’autorité entre le ministère et les fédérations, le plein pouvoir et les dépassements de la majorité des présidents des fédérations qui font ce qu’ils veulent des finances, et le mauvais casting technique avec des compétences éloignées et des profanes qu’on a montés au rang de décideurs techniques. On attend des décisions, comme ce fut le cas dans le domaine politique. La vue n’est pas différente. La purge est obligatoire, ces dirigeants faillibles doivent assumer leurs bourdes et leurs caprices de pouvoir. Ils doivent partir. Cette façon de concevoir la gestion des affaires du sport doit être effacée. Si on ne le fait pas maintenant, on va encore vivre dans ce triste cirque. Ne comptez pas sur eux pour faire leur mea culpa et se rétracter, ils sont insensibles !
